Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives de Tag: Démocratie

Comment « les tensions d’aujourd’hui préparent les guerres de demain… » [« Blues démocratique »- Extraits]

Du 11 au 13 juin 2021 s’est tenu à Carbis Bay, au Royaume-Uni, le 47e sommet du G7 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon et Canada). À l’issue de ce sommet auquel participait pour la première fois le président américain récemment élu, Joe R. Biden, le dirigeant français, Emmanuel Macron, avait déclaré, au nom de l’organisation :

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Burkina Faso : Fin de parcours pour Blaise Compaoré

Blaise Compaoré avait choisi de déclarer la guerre à une partie de son peuple. A ceux qui, nombreux – la majorité des Burkinabé –, le mettaient en garde depuis plusieurs mois contre la tentation d’une présidence à vie, par le biais d’une modification de la Constitution. Nombreux furent aussi, ceux de ses « amis » qui, ayant été «consultés » avaient déconseillé à « l’homme fort » du Burkina Faso de franchir le Rubicon. Ce qu’il avait déjà osé par le passé n’était pas forcément reproductible. « Les temps ont changé, les populations sont plus averties qu’autrefois… », lui avaient avancé plusieurs personnes qu’il avait tenté de rallier à sa cause. De plus, cela faisait un moment, depuis la fin de la présidence de Jacques Chirac en France, que le dirigeant du Burkina Faso savait que la donne était en train de changer entre lui et ses protecteurs français. Peut-être même était-il devenu moins « nécessaire » pour Paris depuis l’accession au pouvoir de François Hollande avec lequel il entretenait des rapports purement formels, exempts de cette suspecte intimité dont il se vantait autrefois avec son « cher Jacques »… Mais Compaoré s’est, jusqu’au bout, refusé à se mettre au diapason des temps actuels.

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Bénin : Le problème Boni Yayi

benin-boni-yayiL’année dernière, nous avions relevé, ici, l’inquiétante dégradation de la situation politique et sociale au Bénin. Au cœur de l’actualité béninoise, la défiance grandissante de l’opinion envers le chef de l’Etat dont les actes sont devenus, au fil du temps, indéchiffrables pour le commun, provoquant mille interrogations et suscitant la préoccupation et, aujourd’hui, un sentiment de rejet de plus en plus marqué de la part de ses concitoyens. A quelque deux ans de la fin du mandat du président béninois, l’on assiste dans ce pays à la multiplication de facteurs constitutifs d’une crise politique d’un genre inédit. Comment en effet comprendre qu’en dépit du bon sens, le dirigeant d’un pays décide de produire, ex nihilo, un conflit entre sa personne et ses concitoyens, y compris au moyen d’arguments puisés dans le bréviaire éculé des autoritarismes obsolètes, en total décalage avec la réalité historique et sociologique de son pays ? Pour les Béninois, une question demeure sans réponse : quels sont donc les véritables desseins du président Thomas Boni Yayi dont les actes confinent désormais au délire et aux pires extravagances ? Pour saisir la portée de cette interrogation qui hante la société béninoise, nous reproduisons ici, avantageusement, un texte publié par notre très estimable confrère Maurice Chabi, observateur particulièrement avisé, témoin des évolutions de l’histoire politique du Bénin depuis quatre décennies… Un texte édifiant et très éclairant sur les tenants de l’étrange malaise béninois à l’heure actuelle, et sur ce chef de l’Etat qui, comme l’écrit Maurice Chabi « ne peut entendre, encore moins comprendre un peuple béninois avec qui il parle certes la même langue, mais pas le même langage ». Un signal d’alerte que nous relayons, nécessairement. Bonne lecture.
Francis Laloupo

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Mali : Agenda critique franco-africain

Face à la crise multidimensionnelle à laquelle se trouve confronté le Mali, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a opté pour un protocole de résolution en deux temps : d’abord, la restauration de l’ordre constitutionnel, puis, la mise en œuvre des moyens, y compris militaires, pour le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays. Pour contraindre la junte qui s’est emparé du pouvoir le 4 mars dernier à le rendre à un exécutif civil intérimaire chargé de la gestion d’une période de transition conduite par le Président du Parlement, Diouncounda Traoré, la Cedeao aura imposé un embargo dont les effets furent immédiatement et durement ressentis par les habitants de ce pays enclavé, essentiellement dépendant de ses voisins, en ce qui concerne l’importation et l’exportation des biens de première nécessité. Un embargo que certains acteurs politiques maliens ont qualifié de « criminel ». N’empêche, moins de 72 heures après l’entrée en vigueur de l’embargo, la junte a accepté de se soumettre à la signature d’un accord-cadre, mettant fin à son aventure. Dans la foulée, le 8 avril, la démission du président Amadou Toumani Touré, défait par le coup d’Etat, confirmait, selon les principes constitutionnels, la vacance du pouvoir, et conséquemment, le début d’une période de transition qui devrait déboucher, sous quarante jours, à la tenue de nouvelle élections.

Sénégal – En attendant « l’assaut final »

Tout d’abord, faisons amende honorable, en reconnaissant que nos projections catastrophistes pour la journée d’élection du 26 février dernier, ont été totalement démenties par les citoyens sénégalais qui ont choisi d’écrire l’histoire comme nul n’osait l’espérer. Rares sont les confrères et autres analystes qui, comme nous le faisons ici, auront souscrit à cet acte d’humilité nécessaire, en reconnaissant ce démenti, infligé avec bonheur par les électeurs sénégalais, au scénario projeté. Un scénario néanmoins fondé sur la trame conflictuelle qui s’est développée au Sénégal depuis plusieurs mois…

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Une saison socialiste – Noblesse démocratique

Sans conteste, quoi qu’en pensent les esprits chagrins, la primaire socialiste en France constitue le plus grand événement politique de l’année dans ce pays. Mieux, c’est le premier grand bond en avant, depuis trois décennies, de la vie démocratique, dans ce morose Hexagone. Une contribution majeure au « pire des système à l’exception de tous les autres ». A telle enseigne que, avec une admirable lucidité, plusieurs ténors de la droite admettent -beaux joueurs- que l’UMP devra elle aussi, s’inscrire dans cette dynamique inespérée pour la vitalité d’une démocratie que l’on disait assoupie, voire suspecte. L’affaire a déjà débordé les frontières de la France, et les acteurs politiques sénégalais envisagent désormais d’introduire l’organisation de primaires dans la vie démocratique de leur pays.

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