Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives Mensuelles: janvier 2013

Guerre au Mali : le bal des « spécialistes »

Mali OK BFMVoici donc venu le temps de la guerre au Mali. Et avec lui, la cohorte de « spécialistes » de tout poil qui se succèdent, en France, sur les plateaux de radio et de télévision pour délivrer leurs pensées et sentences sur le Mali et, dans la même foulée, sur l’Afrique entière. Une spécialité bien française : des jargonneurs aux propos hasardeux sur l’Afrique estampillés« spécialistes » par les médias qui ne découvrent l’existence de ce continent que lorsque survient une crise. Plus insupportable encore, les commentateurs assermentés des chaînes de télévision d’information continue (et souvent bâclée), peu soucieux de renforcer leur connaissance du sujet commenté, et ne reculant devant aucune approximation et, pire, aucune fantaisie pour expliquer au bon peuple français le cours des évènements dans le monde. Sur le Mali, pleuvent, depuis quelques jours, les commentaires et « analyses » qui pourraient valoir à leurs auteurs les plus légitimes procès pour actes d’imposture aggravée.

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Mali : Assistance à pays en danger

C’est un principe que nous avons souvent évoqué ici. Celui d’ « assistance à peuple en danger ». C’est sur ce principe inscrit dans le droit international, et bien souvent oublié au profit d’un discutable « devoir d’ingérence » que la France fonde son engagement militaire dans le conflit malien, depuis le 11 janvier. « Si l’on n’était pas intervenu, il n’y aurait plus d’Etat malien », a indiqué Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. En somme, bien plus que l’appel au secours lancé à la France par le président intérimaire malien, par-delà même la légalité internationale qui sous-tend l’action de Paris, la justification majeure de cette intervention française réside dans le fait que l’existence, à proprement parler, d’un pays était menacée, sous le regard médusé ou indifférent du monde. Un fait rarissime sur la scène internationale.

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Centrafrique, Etat zéro

C’est en observant ce qui tient lieu de vie politique en République centrafricaine que l’on peut être amené à s’interroger sur la « valeur utile » de certains Etats sur l’échiquier mondial. Depuis la création de cette entité, sa classe politique fut marquée d’une tare initiale : l’indépendance vécue comme un acte d’abandon par la France. Difficile de construire une nation, lorsque ceux qui en ont la charge sont habités, en toute conscience, ou non, par ce chagrin lancinant, cette forme de nostalgie de l’assujettissement au gouvernement colonial.

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