Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Niger : Pure haine

[ Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 14 Mai 2024 –  www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/mohamed-bazoum-edito-niger-liberez-bazoum.html ]

Comment expliquer l’interminable maintien en détention du président Mohamed Bazoum renversé par le coup d’Etat du 26 juillet 2023 ? Ne pas le laisser sombrer dans l’oubli. Il faut réclamer sa libération. Maintenant. 

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Sahel : L’aventure dictatoriale

[Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 15 Avril 2024 –  https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/edito-sahel-dictature-.html ]

Érosion des espaces de libertés, non-respect du calendrier des transitions, industrie de la propagande, manipulation des opinions, médias sous haute surveillance, suppression des partis politiques… Petit à petit, les juntes du Sahel font le nid des nouvelles dictatures de la région.

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Mali : Zone grise institutionnelle

[Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 30 Mars 2024 –  https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/mali-zone-grise-institution-transition-edito.html ]

Alors que le terme de la transition militaire était fixé au 26 mars 2024, aucune annonce officielle n’a été faite pour expliquer le non-respect de cet engagement. Une situation inédite. Quel est l’agenda que la junte malienne entend désormais imposer au pays ?

La date du 26 mars 2024 devait marquer la fin de la transition post-putsch au Mali. Ce ne fut manifestement pas le cas. A tous ceux qui ont tenté de comprendre à quoi allait ressembler les jours d’après le 26 mars, la junte au pouvoir depuis la commission de deux putschs successifs – en août 2020 et mai 2021 – a répondu par un silence éloquent. Alors que des Maliens désemparés interpellent les autorités militaires sur l’état de la transition, une voix sans nom et sans visage leur répond : il n’y a plus de transition au numéro que vous avez demandé.

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Centrafrique : Lendemains de putsch constitutionnel 

[Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 24 Mars 2024 –  https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/centrafrique-wagner-referendum-edito.html ]

Quel est le climat en République centrafricaine depuis les lendemains du référendum constitutionnel controversé de juillet 2023 ? Qu’est devenu le texte de la nouvelle Constitution ? Quel avenir pour le Centrafrique livré à la loi des mercenaires de Wagner ?

Le 30 juillet 2023, les Centrafricains étaient appelés à se prononcer sur une nouvelle Constitution. Nombre de Centrafricains et d’observateurs s’étaient alors interrogé sur le bien-fondé de cette initiative dans un pays confronté à mille autres urgences. L’opération émanait de l’exécutif qui avait décidé, quelques semaines plus tôt, de passer outre l’invalidation de la modification de la Loi fondamentale par la Cour constitutionnelle. Pour justifier cette manipulation opportuniste des institutions, le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra avait affirmé que « de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger une modification de la Constitution ». Seul à entendre ces « voix », il n’hésita pas davantage à déclarer, sans rire, que l’actuelle constitution « comporte des dispositions qui pourraient compromettre le développement économique, social, culturel et politique de notre pays ». Certains opposants n’avaient pas manqué de lui rétorquer que la Loi fondamentale issue du consensus du Forum de Bangui en 2016, n’empêchait en rien le pouvoir d’engager des programmes de développement…

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Afrique de l’Ouest : Le concert des putschistes

[Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 22 Février 2024 – https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/edito-putschistes-mali-niger-burkina-faso.html ]

Résolument, les hommes en treillis au pouvoir dans le Sahel inventent leurs récits pour s’imposer durablement aux commandes des Etats dont ils ont pris possession. Vol au-dessus d’une fabrique de slogans et de vérités alternatives visant à légitimer l’émergence de nouvelles autocraties militaires.

Entre incompréhension et sidération, le public a suivi, le 11 février dernier, la très longue interview du général Abdourahmane Tiani, diffusée par la chaîne Télé Sahel. Complaisamment interrogé, le dirigeant du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) s’est exprimé en français, hausa et zarma, pour exposer sa vision du présent et du futur de son pays, sept mois après la commission de son coup d’Etat. Des propos souvent déroutants, confinant parfois à l’extravagance. Une effarante litanie de formules vagues et hasardeuses, d’approximations, d’incohérences, de vacuité et de contrevérités. Le tout, avec la dose requise de populisme décomplexé.

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En mémoire d’Alexeï Navalny, victime emblématique du régime Poutine

Tragiquement prévisible, la mort en détention d’Alexeï Anatolievitch Navalny, le 16 février 2024 à l’âge de 47 ans, souligne un peu plus encore la nature d’un régime criminel et d‘un système d’oppression dont l’influence aux funestes conséquences se déploie dans le monde, et singulièrement en Afrique. Le décès d’Alexeï Navalny intervient à un mois d’une élection présidentielle sans compétition en Russie, avec une « réélection » programmée de Vladimir Poutine.

En mémoire d’Alexeï Navalny, en hommage et afin que nul n’en ignore, cet extrait de mon ouvrage « Blues Démocratique 1990- 2020 » (Editions Karthala) :

(…) Le 3 juin 2021, comme pour fortifier davantage encore un système qui ne s’embarrasse plus de nuances, Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, promulgue une loi excluant dorénavant les opposants de toute compétition électorale. Sans citer explicitement les opposants, le texte, précédemment adopté par les députés et les sénateurs du Conseil de la Fédération, interdit aux « collaborateurs d’organisations extrémistes » de participer aux élections. Dans ce texte, les mouvements de l’opposition sont assimilés à des « organisations extrémistes » dont les membres ne pourront plus être élus. En réaction et en pure perte, ce qui reste d’opposition visible en Russie dénonce une « loi opportuniste » à la veille d’élections législatives prévues en septembre 2021. Plus précisément, selon les opposants, cette loi viserait les partisans de l’opposant Alexeï Navalny, détenu dans un camp de travail depuis janvier 2021. Précédemment, il avait été soigné en Allemagne après une tentative d’empoisonnement imputée à un groupe d’espions spécialisé du service de renseignement russe (FSB). Le réseau de bureaux d’Alexeï Navalny est désormais classé dans la catégorie des organisations « extrémistes ».

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