Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives de Catégorie: Politique d’en France

France : La tentation de l’ignoble

3501606-marine-le-pen-retour-sur-une-premiere-campagne-presidentielleFaut-il s’inquiéter du climat d’intolérance, de brutalité et de confrontations corporatistes qui s’installe en France ? Assurément, oui. L’affaire n’est pas récente. Lors de son dernier mandat, Jacques Chirac, visité par la grâce, avait tenu à « regarder la France en face », dans une déclaration télévisée, pour signifier son refus de toutes les formes d’intolérance et d’exclusion, et rappeler aux habitants de ce pays que tous, sans exception, étaient « les enfants de la même nation », portés par un destin commun. Le fait de souligner et rappeler ce qui, en d’autres temps, aurait relevé de l’évidence élémentaire, était symptomatique de ce qui allait devenir, durant les années suivantes, le point focal de la vie sociale en France, et que certains ont désigné comme la « question identitaire ». Ainsi, alors même que Jacques Chirac rejetait, avec une remarquable constance, toute concession aux idées traditionnellement promues par le Front national (FN), Nicolas Sarkozy avait opté pour une autre stratégie : intégrer dans le bréviaire de la droite dite « républicaine » – en l’occurrence l’Union pour un mouvement populaire, UMP -, certaines thèses du parti d’extrême-droite. Objectif annoncé : ramener les électeurs de ce mouvement « dans le giron de la République ». On a pu vérifier, par la suite, la pertinence de cette option stratégique : une fulgurante promotion et une inflexible banalisation des idées « basiques » du FN qui, désormais incarnée par Marine Le Pen – la fille de son père – allait, dans le même temps, entreprendre une opération de « dédiabolisation » de son parti.

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L’inconfortable anniversaire sarkozyste et l’engagement de François Hollande

Il est des anniversaires dont on se passerait volontiers. Il y a un an, Nicolas Sarkozy prononçait, dans la fièvre et la précipitation, son « discours de Grenoble ». Le genre de discours qui signe, au fer rouge, un mandat présidentiel et en constitue, définitivement, la marque de fabrique. Une sombre séquence politique aux miasmes persistants, et dont les effets pourrissent durablement le climat dans un pays qui n’a cessé de perdre confiance en lui-même depuis trois décennies…

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Notes de vacances

Il me plaît de rappeler ici les propos de Jens Stoltenberg, Premier ministre de Norvège, après les attentats qui ont endeuillé son pays le 22 juillet dernier : « Les Norvégiens se défendront en montrant qu’ils n’ont pas peur… Il est tout à fait possible d’avoir une société ouverte, démocratique, accueillante, et en même temps d’avoir des mesures de sécurité et de ne pas être naïfs ». Pour le dirigeant norvégien, « les attentats ne remettront pas en cause notre idéal d’ouverture et de démocratie. Nous serons toujours une société attachée à ces valeurs… » A la double attaque qui a causé un profond et durable traumatisme dans le pays, Jens Stoltenberg souhaite que la Norvège réponde par « plus de démocratie, d’ouverture et de tolérance ». Paroles adressées aux Norvégiens, et au monde. Dix ans après les attentats du 11.09 aux États-Unis, et la proclamation de la « lutte internationale contre terrorisme », cette question : le visage du monde serait-il plus aimable de nos jours si, au lieu de sa « croisade contre le mal » en Irak, de la réduction des libertés publiques aux USA, le tout au nom de la « guerre des civilisations », George W. Bush avait réaffirmé le renforcement des libertés démocratiques, exalté les vertus du dialogue des civilisations et rappelé les idéaux de la fraternité universelle face à tous les tueurs de masse psychopathes que la planète héberge ?

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L’étrange parti socialiste français

Tout homme normalement constitué parierait, sans hésiter, sur la défaite de la droite à la prochaine présidentielle en France. Un président que les sondages présentent, un peu plus chaque jour, comme une aberration historique du suffrage universel ; une majorité – de droite – divisée, traversée par un spleen assassin, tiraillée entre les « ultras populistes » et les « gaullistes humanistes » ; un centre, qui brise l’alliance avec cette droite, et jure de restaurer l’honneur de la France perdu dans les eaux troubles de la « Sarkozye »… Ajoutez à cela la politique menée depuis quatre ans à la manière d’une symphonie de turbulences et où la confusion le dispute à la vacuité.

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Sarkozy, l’Ivoirien…

Il y a décidément de quoi en désespérer…. Nicolas Sarkozy n’est pas un subtil. Monsieur-trop. Fouteur de malaise patenté… Ici même, nous avions relevé les multiples énormités que le président français a coutume de commettre lors de ses déplacements à l’étranger, et singulièrement en Afrique… On se souvient des grossières entorses aux règles diplomatiques – ou de simple courtoisie – au Gabon, au Mali, en République démocratique du Congo, ou encore au Rwanda, ailleurs encore en Haïti… Cette fois, l’enjeu était particulièrement sensible. Être le premier président français – et le seul chef d’État « occidental » – à se rendre en Côte d’Ivoire après une crise qui a non seulement opposé les Ivoiriens entre eux, mais qui fut aussi marquée par des périodes d’extrême tension entre ce pays et l’ex-puissance coloniale. Encore aujourd’hui, le climat porte la charge de l’instrumentalisation par le régime Gbagbo des rancœurs à l’encontre d’une France accusée de réflexes impérialistes… Ces accusations, méticuleusement orchestrées par l’ancien pouvoir ivoirien, auront alimenté la fièvre des « patriotes », et, au passage, alourdi la macabre comptabilité des victimes de la crise ivoirienne… C’était hier… Pas plus tard qu’hier…

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