Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives de Tag: Onu

Ukraine, froides rancunes et dialogues de sourds

Au moment où nous publions ces lignes, une question s’est installée au centre de la diplomatie internationale : la Russie va-t-elle envahir l’Ukraine ? Ou encore : quand et comment les troupes russes vont-elles investir l’ancienne république soviétique, devenue indépendante en août 1991 après l’effondrement du bloc de l’Est ?

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Ukraine : Danse avec Poutine…

Vladimir Poutine 4Le 5 mars dernier, le Parlement de Crimée, jugé illégal par Kiev, a voté le rattachement de la province à la Russie. La partition de l’Ukraine est de fait, consommée. Après plusieurs jours d’une ronde diplomatique aussi vaine que pathétique, les Occidentaux tétanisés et démunis d’arguments décisifs, en sont réduits à rechercher la meilleure manière de « sortir par le haut » d’une crise où l’homme fort de Moscou, Vladimir Poutine, n’a cessé d’imposer son jeu, en sachant, à chaque instant, éviter ou contourner l’erreur fatale. Y compris en recourant au mensonge le plus spectaculaire, lorsqu’il affirme, sans sourciller et sans rire, devant un parterre de journalistes, qu’aucun soldat russe n’était présent en Crimée, au moment même où ses troupes, chargées de sonner la fin de la récréation en Ukraine, encerclaient les casernes, transformant les militaires ukrainiens en prisonniers sur le propre territoire… On peut s’étonner que le dirigeant russe use de cette forme archaïque de communication et de manipulation des opinions à une époque marquée par la vitesse de l’information, et où tout se sait et se voit en temps réel à travers la planète. Mais l’on sait que même les anachronismes de Poutine peuvent se révéler d’une redoutable efficacité.

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Soudan du Sud – Le monstre caché de la communauté internationale

Ce nouvel Etat né de la volonté de la communauté internationale, y compris celle de l’Union africaine, n’a pas connu un seul jour d’apaisement depuis la proclamation officielle de son indépendance en juillet 2011. Après la poursuite d’un conflit aux motifs divers avec son voisin du Nord, c’est à l’intérieur même du pays que l’on assiste depuis quelques jours à la structuration d’une crise qui prend les allures d’une redoutable fabrique de guerre civile. Une crise née de rivalités politiques, alimentée par des antagonismes ethniques, faute d’arguments et de repères politiques éprouvés dans ce qui s’apparente à un ectoplasme d’Etat. Forcément, la situation qui prévaut actuellement à Juba, capitale du Soudan du Sud, amène à se demander si la communauté internationale, mue par la nécessité de résoudre un interminable conflit au Soudan, n’a pas, en lieu et place d’un nouvel Etat africain, créé un nouveau monstre politique.

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François Hollande : L’échec syrien

Un chef d’Etat pourrait largement se contenter d’une guerre en l’espace d’un mandat. Surtout si celle-ci a abouti à un résultat honorable, tout en ayant bénéficié d’un large soutien de l’opinion nationale et internationale. Après le succès de la guerre au Mali, François Hollande aurait dû méditer cette règle de la politique, avant de franchir le Rubicon d’une déclaration tonitruante d’hostilités à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad. En quelques jours, le crédit engrangé avec l’intervention française au Mali aura été dramatiquement dilapidé par l’implication, sans réserve, de l’Elysée dans un projet d’offensive militaire en Syrie. Une attitude encouragée et malencontreusement alimentée par des conseillers contestables et un ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui semble bien souvent confondre la diplomatie déclarative et les conséquences d’une action armée sur le destin d’une nation. François Hollande devrait, en ce qui concerne la gestion de la paix et de la guerre, moins se fier aux fiches de ses conseillers… La gestion de cette affaire – une intervention militaire présentée comme « imminente », puis reportée sine die – deviendra-t-elle l’une des erreurs politiques majeures du mandat de François Hollande ?

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L’ordre islamiste et la faillite onusienne

Les conflits en cours au Mali et en Syrie ont ceci de commun qu’ils consacrent un tournant dans la gestion des crises par l’Organisation des Nations Unies. Face à la complexification des conflits, et aussi, tirant les enseignements des interventions militaires menées ces dernières années à travers la planète, soit directement par ses propres troupes, soit par le biais de « coalitions internationales », l’ONU a subrepticement instauré une méthode inédite de résolution : le protocole de la lenteur.

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Syrie : Le tournant ?

Ce mardi 29 mai marquera un tournant dans l’attitude adoptée par les puissances occidentales vis-à-vis de la crise syrienne. Le nouveau président français, en décidant l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie en France, Lamia Chakkour, a donné le signal d’un mouvement qui pourrait, enfin, déboucher sur une action aussi énergique que décisive à l’endroit du régime criminel de Damas. L’impuissance des pays membres de l’Onu à trouver une solution à ce qui s’apparente à une véritable boucherie perpétrée par le régime syrien, est devenue insoutenable. 13 000 morts au bas mot, tombés sous le feu de la soldatesque de Bachar Al-Assad. Dernier massacre en date, le week-end du 26 mai, dans la ville de Houla. Bilan forcément incomplet : au moins 108 morts, avec un nombre effrayant d’enfants tués… Face à cette horreur, Koffi Annan l’émissaire de l’Onu, fait ce qu’il peut… sans pouvoir faire grand-chose. La décision prise par François Hollande fut, comme il l’a lui-même indiqué, « concertée avec les partenaires européens de la France ». Lire la suite