Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives de Tag: Nicolas Sarkozy

Notes d’Addis Abeba

La capitale éthiopienne – la plus élevée d’Afrique, et la quatrième plus élevée au monde culminant à près de 3000 mètres, où les températures d’un été espiègle sont plus proches d’un printemps frileux d’Europe que d’une saison sèche congolaise –  accueille depuis le 25 janvier, jusqu’au 1er février 2012, le 18e Sommet de l’Union africaine. Il y a un an, ici même, dans les couloirs du bâtiment accueillant la conférence des chefs d’Etat, nous regardions, diffusées en boucle sur les écrans de télévisions, les images de l’insurrection en Egypte… Après la chute, quelques jours plus tôt du régime de Ben Ali en Tunisie, nul n’imaginait alors l’issue de ces événements. Les responsables de l’Union Africaine manifestement tétanisés face à cette brusque accélération de l’histoire dans le Maghreb, incapables d’émettre alors le moindre jugement, nous avaient confié que « l’organisation panafricaine n’avait pas pour habitude de réagir à chaud à ce type d’événement ». Dans ce contexte, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait annulé sa visite, à la dernière minute, à ce Sommet, « pour suivre, disait-on, l’évolution de la situation en Tunisie et en Egypte ». L’observateur le plus inspiré n’aurait alors osé avancer que le régime de Kadhafi, était déjà, lui aussi, dans l’œil du cyclone. On connaît la suite de l’histoire… Depuis, après un discret mais salutaire examen de conscience, les instances concernées au sein de l’Union Africaine, ont engagé, comme nous l’appelions ici-même de nos vœux, un travail rigoureux, en vue d’une mise à jour des méthodes d’approche et de gestion des nouvelles crises politiques qui surgissent sur le continent depuis l’année dernière. L’UA, prise dans la bourrasque et la pression aussi imprévue qu’inédite des crises survenues dans le Maghreb, a su faire montre, à l’issue de la guerre en Libye, de sa capacité – que peu d’entre nous soupçonnaient – à opérer, en urgence et sans complaisance à ce nécessaire aggiornamento qui lui permet aujourd’hui de se présenter de nouveau debout, davantage même renforcée dans ses structures et ses ressources diplomatiques. Toutefois, dans les coulisses du siège de l’organisation, chacun reconnaît volontiers que l’organisation aura connu, en 2011, une saison de tous les dangers… Et, aujourd’hui, un nom a totalement disparu des conversations officielles : celui de Mouammar Kadhafi.

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Libye, le problème Sarkozy

En attendant que les armes se taisent en Libye, les différents acteurs du conflit ont commencé à faire leurs comptes, dans tous les sens du terme. Tandis que les responsables du Conseil national de transition (CNT) déploient des trésors de diplomatie pour obtenir le déblocage des avoirs libyens dans les banques occidentales, et alors que l’Onu s’inquiète des conséquences humanitaires du conflit, le pouvoir français s’applique à communiquer sur son « rôle central » dans la chute du régime Kadhafi. Le 1er août dernier, l’Élysée réunissait une soixantaine de délégations de haut niveau pour une « conférence internationale » portant sur la reconstruction de la Libye. Le matin même, une « fuite » savamment organisée laissait entendre que le CNT allait accorder à la France 36% de l’exploitation du pétrole libyen. Information fortement démentie par les nouvelles autorités libyennes. Démenti ensuite relayé par Paris. Triviale ambiance…

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L’inconfortable anniversaire sarkozyste et l’engagement de François Hollande

Il est des anniversaires dont on se passerait volontiers. Il y a un an, Nicolas Sarkozy prononçait, dans la fièvre et la précipitation, son « discours de Grenoble ». Le genre de discours qui signe, au fer rouge, un mandat présidentiel et en constitue, définitivement, la marque de fabrique. Une sombre séquence politique aux miasmes persistants, et dont les effets pourrissent durablement le climat dans un pays qui n’a cessé de perdre confiance en lui-même depuis trois décennies…

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Notes de vacances

Il me plaît de rappeler ici les propos de Jens Stoltenberg, Premier ministre de Norvège, après les attentats qui ont endeuillé son pays le 22 juillet dernier : « Les Norvégiens se défendront en montrant qu’ils n’ont pas peur… Il est tout à fait possible d’avoir une société ouverte, démocratique, accueillante, et en même temps d’avoir des mesures de sécurité et de ne pas être naïfs ». Pour le dirigeant norvégien, « les attentats ne remettront pas en cause notre idéal d’ouverture et de démocratie. Nous serons toujours une société attachée à ces valeurs… » A la double attaque qui a causé un profond et durable traumatisme dans le pays, Jens Stoltenberg souhaite que la Norvège réponde par « plus de démocratie, d’ouverture et de tolérance ». Paroles adressées aux Norvégiens, et au monde. Dix ans après les attentats du 11.09 aux États-Unis, et la proclamation de la « lutte internationale contre terrorisme », cette question : le visage du monde serait-il plus aimable de nos jours si, au lieu de sa « croisade contre le mal » en Irak, de la réduction des libertés publiques aux USA, le tout au nom de la « guerre des civilisations », George W. Bush avait réaffirmé le renforcement des libertés démocratiques, exalté les vertus du dialogue des civilisations et rappelé les idéaux de la fraternité universelle face à tous les tueurs de masse psychopathes que la planète héberge ?

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L’étrange parti socialiste français

Tout homme normalement constitué parierait, sans hésiter, sur la défaite de la droite à la prochaine présidentielle en France. Un président que les sondages présentent, un peu plus chaque jour, comme une aberration historique du suffrage universel ; une majorité – de droite – divisée, traversée par un spleen assassin, tiraillée entre les « ultras populistes » et les « gaullistes humanistes » ; un centre, qui brise l’alliance avec cette droite, et jure de restaurer l’honneur de la France perdu dans les eaux troubles de la « Sarkozye »… Ajoutez à cela la politique menée depuis quatre ans à la manière d’une symphonie de turbulences et où la confusion le dispute à la vacuité.

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Sarkozy, l’Ivoirien…

Il y a décidément de quoi en désespérer…. Nicolas Sarkozy n’est pas un subtil. Monsieur-trop. Fouteur de malaise patenté… Ici même, nous avions relevé les multiples énormités que le président français a coutume de commettre lors de ses déplacements à l’étranger, et singulièrement en Afrique… On se souvient des grossières entorses aux règles diplomatiques – ou de simple courtoisie – au Gabon, au Mali, en République démocratique du Congo, ou encore au Rwanda, ailleurs encore en Haïti… Cette fois, l’enjeu était particulièrement sensible. Être le premier président français – et le seul chef d’État « occidental » – à se rendre en Côte d’Ivoire après une crise qui a non seulement opposé les Ivoiriens entre eux, mais qui fut aussi marquée par des périodes d’extrême tension entre ce pays et l’ex-puissance coloniale. Encore aujourd’hui, le climat porte la charge de l’instrumentalisation par le régime Gbagbo des rancœurs à l’encontre d’une France accusée de réflexes impérialistes… Ces accusations, méticuleusement orchestrées par l’ancien pouvoir ivoirien, auront alimenté la fièvre des « patriotes », et, au passage, alourdi la macabre comptabilité des victimes de la crise ivoirienne… C’était hier… Pas plus tard qu’hier…

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