Opinions, Humeurs et Géopolitique

Misère et chagrin… À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Parti socialiste français tient congrès pour choisir son nouveau dirigeant.

La bonne ville de Reims, en accueillant cette réunion de tous les dangers, risque d’entrer dans l’histoire comme la scène de l’acte ultime de l’auto-sabordage d’un parti miné depuis des mois –voire des années– par le combat des chefs, les rivalités intestines, le choc des ego. Sous le regard ahuri des Français, le plus grand parti de gauche, et première formation de l’opposition, a orchestré sa propre descente aux enfers, confectionnant un lamentable psychodrame au grand dam des «militants de base» qui n’ont eu de cesse de siffler la fin de cette affligeante guerre des chefs, voulant croire à tout prix que le pire n’est jamais sûr.
En guise d’épilogue à ce psychodrame hautement dommageable pour la vie démocratique en France, l’alliance des conjurés contre Ségolène Royal, «candidate libre» et néanmoins soutenue par les militants à la dernière présidentielle de 2007. Le TSS (Tout sauf Ségolène) ne saurait pourtant constituer une réponse politique suffisante à la ruine d’un parti en perte de repères et devenu atone face aux grands débats et enjeux nationaux.
Le drame semble consommé, désormais. Le PS, celui que François Mitterrand avait mené au pouvoir ne lui aura pas survécu. Miné depuis plus de dix ans par une crise d’identité –incapacité à mettre à jour un corpus idéologique lisible et électoralement efficace–, ce parti pourtant fortement implanté sur l’échiquier politique national n’a pu relever ce défi historique: transcender positivement la mémoire mitterrandienne. Le PS post-Mitterrand tente encore d’échapper à son inexorable trépas. Pour combien de temps encore?