Opinions, Humeurs et Géopolitique

Un mot sur le récent périple africain du président français, Nicolas Sarkozy. Trois pays visités et des milliers de kilomètres parcourus en deux jours : une demi-journée en RD Congo le 26 mars, soirée et coucher au Congo Brazzaville le même jour, et quelques heures le lendemain au Niger. On annonçait un voyage « diplomatique » ; l’affaire se réduit à la confirmation, au pas de charge, de contrats d’uranium avec un clin d’œil appuyé au pétrole.

Pourquoi une telle débauche de moyens – un président, sa nombreuse suite officielle, des dizaines de journalistes accrédités, et quelques amis – et autant de bruit pour un record proprement hallucinant : le plus court et rapide séjour officiel d’un chef d’Etat en déplacement auprès de ses pairs étrangers ? Ne serait-il pas plus utile pour Nicolas « Speedy » Sarkozy de se contenter d’organiser des téléconférences ou des tchats via Internet avec ses homologues africains au lieu de ces voyages officiels météoritiques qui font douter du sérieux des entretiens politiques tenus à la va-vite entre deux coupes de champagne et un retour à l’aéronef présidentiel dont les moteurs n’ont pas le temps de refroidir ? On connaissait la trame « traditionnelle » des voyages officiels. Désormais, avec Nicolas Sarkozy, la science des protocoles d’Etat découvre un nouveau concept : l’escale présidentielle tropicale.