Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

François Hollande, Le contrat du changement

Extrait du discours de Bercy, 29 Avril 2012

« Je veux m’adresser à ceux qui, au-delà des sensibilités politiques, sont des hommes et des femmes soucieux de la cohésion sociale, qui refusent les discours d’exclusion, qui se méfient des coupures, des brisures, des fractures, des ruptures, parce qu’ils en savent les dangers et les menaces, et qui regardent avec méfiance et suspicion – et ils ont raison – ceux qui craquent des allumettes, ceux qui allument des mèches, ceux qui jouent avec le feu, ceux qui mettent l’étranger au cœur de cette campagne et qui ne seront pas entendus ! Ceux qui opposent les Français entre eux, ceux qui mettent en cause les pauvres parce qu’ils seraient des assistés, ceux qui font peur avec une religion qu’ils regardent avec méfiance. Oui, ceux qui veulent se rassembler parce qu’ils croient en la République ! (…)

Le premier devoir d’un président de la République, c’est de régler les problèmes, ce n’est pas d’en créer d’autres. Le premier devoir d’un chef de l’Etat, c’est de réconcilier, de rassembler, de réunir, ce n’est pas de diviser ! (…)

Oui, nous avons aussi à construire une espérance, le redressement, la justice, l’espérance de la jeunesse pour laquelle je me bats dans cette campagne. Oui, je veux renouer avec le rêve français, la belle promesse républicaine, l’esprit de conquête. N’allons pas chercher ailleurs notre identité nationale ! La France ne s’est pas formée, construite, bâtie, accomplie sur la peur de l’autre, sur le repli, sur la frilosité, sur la nostalgie. La France, elle est grande dès lors qu’elle porte un message de conquête, un message universel, un message de dépassement, un message d’élévation. Et c’est ça aussi qui va être décidé le 6 mai par les Français.


(…) Le rêve français, c’est la promesse républicaine, c’est notre récit, c’est ce que les générations entières avant nous ont été capables de construire, de proposer : l’aspiration à la promotion, à l’épanouissement, à l’accomplissement personnel dans la réussite nationale, que rien ne soit fait pour les uns sans que cela bénéficie aux autres, d’avoir de la solidarité entre nous et en même temps une capacité à donner à notre pays ce qu’il a de meilleur en lui-même, ses richesses, sa croissance, ses entreprises, son travail. C’est le patriotisme, que j’oppose au nationalisme, au souverainisme. Le patriotisme, c’est servir une cause qui est plus grande que nous. Le patriotisme, c’est ce qui nous permet de nous dépasser nous-mêmes, de dépasser nos frontières ! Le patriotisme, c’est ce qui a vocation à aller vers l’essentiel, c’est porter les références qui valent pour nous-mêmes et pour les autres. Le patriotisme, c’est d’abord s’aimer soi-même pour aimer les autres, et n’avoir peur de rien et ne rien craindre dans la compétition mondiale, dans l’Europe qui se construit.

L’élection présidentielle, c’est un choix, un choix de caractère, de personnalité. Chacun fera de ce point de vue, le jugement qui convient – et je n’ai peur de rien. Mais l’élection présidentielle, c’est aussi un choix de projet, de politique, de conception de la République. Et aussi, ce que vont décider les Français va avoir une conséquence sur l’Europe elle-même. Jamais un scrutin n’aura décidé à la fois de la France et de notre Union européenne. Partout on nous espère, on nous attend ! Vous, Français, citoyens de France, vous allez à la fois porter un message pour vous-même de confiance, de redressement, de justice, et en même temps dire à l’Europe qu’elle doit être de nouveau orientée vers la croissance, le progrès, l’avenir. (…)

Mais je ne pense pas simplement à l’Europe, je veux aussi que le scrutin du 6 mai soit pour l’Afrique, l’Amérique latine, les continents qui regardent la France toujours avec espérance, admiration, même si parfois l’histoire nous a mis les uns en face des autres. Nous sommes la France, pas n’importe quel pays du monde, la France, celle des libertés, des conquêtes, des valeurs, des principes, de l’humanisme ! Et c’est cette France-là qui est attendue partout dans le monde ! Je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs. Voilà ce que nous avons à porter, y compris dans cette élection présidentielle !

Dans cette campagne, j’ai voulu m’adresser à ce qu’il y avait de meilleur en chacun de nous. Je n’ai pas misé sur je ne sais quel ressentiment, rancune, je ne sais quelle obsession. J’ai refusé de flatter les sentiments médiocres, de pratiquer les surenchères sur chaque thème, d’aller voir chaque catégorie pour lui parler le langage qu’elle est supposée attendre. Non, j’ai voulu que nous nous concentrions sur les seuls défis qui vaillent, qui unissent la nation. (…)

Là encore, je refuse et les peurs, et les divisions. Il n’y a pas deux France qui se feraient conflit entre elles. Il n’y a pas une confrontation entre deux parties de la Nation. Il n’y aurait pas d’un côté les vrais Français et de l’autre côté les faux ; les vrais travailleurs et de l’autre côté les faux ; les vrais syndicalistes et de l’autre côté les faux ; les salariés, les vrais du privé, et de l’autre côté les faux, du public. Non, il n’y a qu’une France, la France qui va s’exprimer le 6 mai !


De la même manière, je n’accepte pas que les religions soient instrumentalisées dans le débat public. Je ne juge pas les religions. Je n’établis pas de hiérarchie entre elles. Je demande simplement le respect scrupuleux des principes de laïcité pour toutes les religions dans la République. Les mêmes droits, les mêmes devoirs, les libertés de culte, mais le respect de l’espace public et de la dignité humaine, de l’égalité entre les femmes et les hommes, voilà les principes qui nous unissent ! Je ne montre aucune religion du doigt. Je considère simplement que chaque religion peut avoir sa place, peut avoir sa propre organisation, mais dans le cadre des lois de la République. Et je fais attention au langage. Et quand je vois les citoyens rassemblés comme ici, je ne juge pas leur apparence, je ne devine pas leur religion, je ne vois que des citoyens d’appartenance à la République ! (…)

Depuis dix ans, j’attends le changement. Je lutte pour le changement. Depuis cinq ans, je considère que le changement est devenu un impératif. Depuis des semaines, je vois le changement venir, arriver. Je le sens possible, à la portée de notre main ! La main de chacun, la main qui va le 6 mai prendre le bulletin du changement ! Le mettre dans l’urne, en faisant cet acte fort, démocratique, qui permet à un pays de se redresser. Je veux en terminer avec l’arrogance, avec les privilèges, avec la brutalité, avec les injustices. Je suis conscient de ce qui travaille, hélas, notre pays, face à une mondialisation sans règles, à une Europe sans volonté, à une France sans repères. Oui, dans ce contexte-là, il y a des risques, il y a des dangers, il y a des menaces. Mais c’est à nous, mais c’est à moi, c’est ma responsabilité maintenant qu’il convient de conjurer les périls qui existent, car il y en a. Oui, il ne s’agit pas simplement de battre la Droite – ce serait trop simple. Il s’agit aussi de donner à la France confiance en elle-même. Et l’enjeu, en France et en Europe, c’est de lutter contre l’extrémisme, contre ce qui en est la cause et ce qui le produit. (…)

Nous croyons tous ici à un autre ordre, plus juste, plus digne, plus humain pour notre pays. Nous croyons à la République une et indivisible, capable de reconnaître et d’accueillir tous ses enfants dans leur diversité. Nous croyons à la France réconciliée avec elle-même, avec son histoire, avec sa promesse, avec son avenir. Nous croyons à la justice, à l’égalité, à un pays – le nôtre – où les destins ne seraient pas irrémédiablement figés, fixés, écrits dès le jour de la naissance. Nous croyons à une France du travail, de l’innovation, du mérite, de l’investissement.

Nous croyons à une France qui donne à la jeunesse toutes ses chances, toutes ses conditions de réussite. Nous croyons au changement, à ce changement qui s’annonce, à ce changement qui ne doit en aucune manière être blessant pour quiconque. Parce que ce que nous avons à faire, ce n’est pas gagner pour nous, c’est gagner pour le redressement, pour la justice, pour la jeunesse, pour l’espérance ! (…) Et la victoire que j’attends, que j’espère, qui est là, qui dans une semaine sera prononcée, je veux qu’elle soit un bonheur pour chacun. Je veux que vous ayez tous ici et au-delà de vous la même émotion, la même fierté, que cela reste dans votre mémoire comme un grand souvenir. Non pas comme un moment exceptionnel, il y en aura d’autres, mais comme le temps pour une génération de prendre ses responsabilités. Je veux que les plus anciens se disent qu’ils n’auront pas vécu simplement 1981 ou, pour d’autres, 1997. Non, je veux que la génération nouvelle se dise que 2012 a été une date historique pour la République !

Je veux que nous méritions la victoire, que nous soyons exemplaires, que nous puissions être tellement différents de celui qui nous fait face. Je veux que les Français reprennent la longue marche du progrès, le beau moment de la République. Je veux qu’ils aient, même s’ils n’auront pas tous voté pour nous, la belle idée que la France a choisi de livrer son destin dans de bonnes conditions, sans avoir été trompés, sans avoir été instrumentalisés, sans avoir été, en définitive, baladés. Je veux que la France se dise ce 6 mai, lorsqu’elle fera le choix de son destin, que personne ne restera de côté et que ce que je veux faire en votre nom c’est de réconcilier la France, de la rassembler, de la réunir. Je veux que la fête, si fête il y a le 6 mai, soit la fête de toute la République ! Non pas d’un camp contre un autre, d’un parti contre un autre, non, d’une France réunie, parce que ce sera notre victoire, parce que ce sera la victoire de la République, parce que ce sera la victoire de la France ! »

Une réponse à “François Hollande, Le contrat du changement

  1. IBOVI 6 mai 2012 à 21 h 29 min

    Bonjour Tonton Francis,
    je t’écris pour t’annoncer la parution de mon recueil de nouvelles intitulé  » rue des histoires » aux éditions edilivre. J’aimerais te faire parvenir un exemplaire.
    Voici mon adresse mail: macha792002@yahoo.fr
    Bien à toi
    Marie-françoise IBOVI

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