Il faut toujours s’inquiéter de voir et entendre un dirigeant politique s’en remettre exclusivement à Dieu pour justifier son pouvoir et tous les actes et projets qui s’y rapportent… En politique, il existe pour les acteurs qui n’ont plus rien à proposer à leurs concitoyens, deux arguments, initiaux ou ultimes : Dieu ou la guerre. Le deuxième peut d’ailleurs se décliner en deux directions : soit la guerre menée contre un ennemi désigné hors du territoire national, soit celle dirigée contre les ennemis de l’intérieur. A savoir tous ceux qui ne se plieraient à la volonté d’un homme convaincu de lui-même que son pouvoir provient, non plus du choix de son peuple, mais d’une volonté qui dépasse la seule œuvre humaine. Dieu est alors au rendez-vous, et la seule pensée du très-grand-président-fondateur « fera désormais force de loi », ainsi que le proclamait jadis feu le maréchal Mobutu Sese Séko dans son Zaïre « authentique » et néanmoins promis au chaos. De la Centrafrique au Sénégal, en passant par le Bénin ou la Côte-d’Ivoire sous l’ère Gbagbo, Dieu se trouve de plus en plus convoqué au sommet de l’Etat, à une époque où les populations ne cessent de s’en remettre aux vertus de la démocratie… Bien entendu, Allah n’est pas obligé…
Au Sénégal, les citoyens savent désormais à quel saint se vouer. Le président Wade n’est plus l’homme de « l’alternance » salué par son peuple et le monde en 2000, lors de son accession au pouvoir par la voie des urnes. Il est désormais le messager de Dieu. Sommé par la population de renoncer à l’aventure d’une nouvelle candidature – aussi illégale qu’incongrue – à la présidentielle de février 2012, Wade a donc décidé de rester sourd à la colère qui monte dans le pays, et d’en appeler désormais à l’action divine. Dans son traditionnel message de fin d’année, l’homme ne doute nullement de sa réélection. Sur quoi se fonde cette certitude qui ignore majestueusement les vertus et les aléas d’une compétition électorale ? « Si Dieu, Maître du pouvoir me choisit », déclare-t-il, le regard dirigé vers un imprenable horizon… La contestation de sa candidature n’étant pour lui qu’une subalterne agitation, il confond allègrement un discours de candidature avec sa prochaine « feuille de route » présidentielle. De quoi transformer l’élection présidentielle de février prochain en une simple hérésie, un rite superfétatoire.
Abdoulaye Wade, à la manière d’un serment d’investiture anticipée, annonce : « Si Dieu, Maître du pouvoir qu’il confie à qui Il veut, quand Il veut, me choisit de nouveau pour continuer à présider le destin de notre pays, je mettrai en place, sous sa Divine Bénédiction, un Gouvernement de large union nationale, par-delà les frontières de partis ». Discours incantatoire d’un président convaincu de sa prochaine réélection, transformé en Commandeur des croyants, faisant désormais fi de la culture démocratique dans son pays qui prescrit, par nature, que la majorité gouverne et que l’opposition… s’oppose. Sous l’empire d’un vertige mégalomaniaque, et comme si la réalité lui était devenue indéchiffrable, le président sénégalais martèle son effarante homélie : « Au lendemain du scrutin et de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le même soleil se lèvera, toujours brillant, toujours radieux et un tantinet rieur des grands naïfs qui auront confondu leurs désirs et les réalités, en rêvant de catastrophes et de chaos, de révolutions violentes et… du fauteuil présidentiel… Car le Sénégal continuera d’avancer dans la paix, la concorde et marchera inexorablement, toujours vers plus de mieux, sous la protection de nos Saints et de nos Guides religieux dont les prières seront toujours exaucés par Allah, le Miséricordieux, le Généreux et le Tout- Puissant, le Maître de la Terre et de l’Univers »
Derrière l’incantation, nul projet, pas la moindre trace d’un programme de gouvernement… Mise à part la promesse de restaurer la paix en Casamance. Oubliant que lors de son arrivée au sommet de l’Etat en 2000, le « président de l’alternance » avait promis de « régler le problème casamançais en cent jours »… En Casamance, le ciel attend toujours… On pourrait également s’étonner d’entendre Abdoulaye Wade se « satisfaire du bon déroulement du processus électoral », alors même que les Sénégalais sont suspendus à la décision du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer, le 18 janvier prochain, sur la validité de sa candidature… Wade se trouve-t-il encore dans le même pays que les Sénégalais ?
Succombant à ses travers anciens, le quasi nonagénaire s’estime plus que jamais convaincu que nul au Sénégal ne saurait « être aussi compétent que lui » pour diriger ce pays. Encouragé par un carré d’irresponsables davantage préoccupés par la gestion de leurs comptes bancaires que par le maintien de la paix sociale dans leur pays, Wade écrit, sous le regard de l’opinion, l’ultime chapitre d’un règne perverti. Oubliant ses exigences et engagements qui lui valurent naguère l’adhésion de tous ceux qui, comme moi, trouvaient en lui le vecteur d’un chapitre constructif de l’histoire d’une Afrique post indépendance. Le saut qualitatif n’a pas eu lieu. Pis, l’épilogue qui s’écrit actuellement au palais présidentiel de Dakar ignore même les fondements du plus précieux patrimoine commun des Sénégalais : leur démocratie, construite, bien avant les « ruptures » qui se sont produites dans la plupart des pays du continent au début des années 90. Alors, au discours du nouvel an, prononcé le 31 décembre dernier par Wade, les Sénégalais pourraient opposer, le simple rappel d’un texte du poète et pamphlétaire John Milton (1608 -1674) s’inspirant lui-même du Julius Caesar de Shakespeare : « Notre liberté ne nous vient pas d’un César. Mettre cette liberté aux pieds d’un César, alors qu’elle ne nous vient pas de lui, que nous ne lui en devons aucune reconnaissance, serait un acte indigne de nous, qui dégraderait notre nature elle-même… ».
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Abdoulaye WADE est un Homme. L’homme passe mais la Terre de DIEU et DIEU lui-même demeurent aux siècles des siècles et cela aucune de vos démocraties n’y peut rien. Mais oui l’Homme; celui-là même qui a vu juste est celui qui cite DIEU car en vérité et en toute vérité ce qui vient de DIEU est vrai et juste. Mais ce qui vient du monde est impure à cause du péché de l’Homme. Votre démocratie, DIEU le Père de la création ne la connait pas. Il y a-t-il un vote pour qu’il pleuve ou pour que la pluie s’arrête? Vous détestez WADE depuis qu’il a eu le courage de nationaliser la base militaire Française du Sénégal et qu’il a construit un monument rappelant la famille telle que DIEU l’accepte, mais vous devez savoir une chose: A ce moment-là aucune démocratie ne fera tomber la moindre goutte de pluie, ni arrêtera la monté des eaux. Aucune démocratie ni aucune armée des Hommes n’empêchera le triomphe de celui qui est sur le trône. Les Hommes voudront mourir mais la mort se fera attendre. Homme de faible vertu, vous qui de plus en plus rangez DIEU dans vos casiers de l’oubli quoi que sachant qu’aucun de vous ne possède la commande de SOLEIL, soyez surs d’une chose: Le moment de DIEU est venu. Encore une manifestation des armes et vous verrez avec impuissance votre monde s’écrouler devant vos yeux. Désiré,DIEU Donné au nom du père ATANGANA, et du Fils ATANGANA, et du Saint-Esprit.