Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Congo, ministères amers

On l’attendait, ce nouveau gouvernement du Congo-Brazzaville. L’opinion nationale et les observateurs de tout poil se perdaient en hypothèses, conjectures et diverses projections. Depuis l’élection présidentielle qui a reconduit Denis Sassou Nguesso à la tête du pays, en juillet dernier, on suivait les gestes, mouvements et déplacements du numéro un congolais. L’attente devenait lourde, insoutenable. Certains, prétendument « bien informés », se sont mis à annoncer un bouleversement, voire un séisme. Il est vrai que le slogan de campagne du candidat-président annonçait « les chemins d’avenir ».

On allait voir ce qu’on allait voir ! La formation du gouvernement allait réserver des surprises, bousculer les certitudes et surtout remettre de l’ordre et réactiver l’espoir dans ce morose Congo. 
Il aura fallu attendre deux mois après l’élection présidentielle, avant que la présidence se décide, enfin, à publier la liste des ministres du gouvernement. C’est arrivé le 15 septembre. Le nouveau gouvernement congolais est en place. Annoncé, publié, fixé, gravé dans le marbre et le temps. Alors ? Alors… rien. Le séisme annoncé ? Morne plaine. Un non événement. Une formalité administrative. Un compromis scolaire où l’on voit le maître renoncer aux blâmes, sanctions et promotions pour, de guerre lasse, faire passer la quasi totalité des effectifs en classe suivante. Un tel renoncement n’est jamais de nature à favoriser l’émulation et la performance… Voilà donc, on prend les mêmes et on recommence. Mis à part deux ou trois changements de postes, ou un timide exercice de chaises musicales, rien de nouveau donc sous les cieux de Brazzaville. A de rares exceptions près, les mêmes qui étaient postés aux côtés de Denis Sassou Nguesso à l’issue de la guerre civile, il y a douze ans, sont toujours là, campés dans leurs territoires, à la manière d’un héritage ou d’une rente de situation. A croire qu’il ne s’agit pas tout à fait d’un gouvernement au service de la nation, mais, davantage, d’un conseil d’administration… L’on dit parfois, en d’autres circonstances, et sous d’autres cieux que certains gouvernements « usent » leurs ministres. Au Congo, il est à craindre que, de par sa composition, sa nature, son parcours et son bilan passé, ce gouvernement, singulièrement « usé », n’achève de ruiner tous les espoirs des citoyens congolais.

(17 septembre 2010)

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