Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Femmes en danger

On ne le dira jamais assez : ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut – celui de leur intégrité physique et morale – aux guerres et autres violences armées qui persistent à travers le monde. Notamment en République démocratique du Congo (RDC), où diverses factions ivres de guerre ont, au fil des années, transformé leurs miliciens en redoutables machines à tuer. Résultat de leurs campagnes quotidiennes de terreur, 1 100 viols signalés chaque mois, 36 femmes et filles, au moins, quotidiennement victimes de viols assortis de mutilations diverses…

Parce que l’extravagance la dispute à l’horreur, cette macabre comptabilité, officiellement publiée par les observateurs accrédités sur le terrain, n’est que la face immergée des atrocités dont l’ampleur défie l’imagination. Lors du voyage qu’elle entreprend actuellement sur le continent, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a tenu à être accompagnée de Mme Melanne Verveer, diplomate itinérante des Etats-Unis, la première, nommée par Barack Obama, en charge des questions relatives à la situation des femmes dans le monde. La présence de  M. Verveer – militante de vieille date des droits des femmes dans son pays – durant la tournée d’Hillary Clinton constitue un geste politique fort, permettant de diriger plus que jamais auparavant les projecteurs sur le sort des femmes, notamment en RDC où cette question a pulvérisé, dans certaines contrées, toutes les frontières du soutenable.
Comme pour donner davantage de force à cet « engagement américain » à travers le monde, les Etats-Unis ne se cantonneront pas dans un rôle de donneur de leçon au reste du monde. En effet, sur le territoire américain même, un nouveau poste a été créé depuis l’accession d’Obama à la Maison Blanche : celui de « conseiller en matière de violences contre les femmes, chargé de présenter au président et au vice-président des recommandations sur les dossiers de la violence au foyer et des agressions sexuelles aux États-Unis ». C’est le vice-président, Joe Biden lui-même, auteur par ailleurs d’une loi sur les violences faites aux femmes, qui s’est chargé en juin dernier, d’annoncer la nomination à ce poste de Lynn Rosenthal, connue pour ses travaux et ses positions sur les violences subies par les femmes sur le territoire américain. Parce que le sort des femmes en RDC interpelle la conscience universelle, cette situation doit sans cesse rappeler qu’à travers le monde, nombre de femmes sont exposées au quotidien, à divers degrés, à des traitements intolérables. Proche ou lointain, en situation de guerre ou de paix, le sort des femmes livrées aux violences atteste, partout, de l’état de santé ou de morbidité des sociétés humaines.

(5 août 2009)

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