Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives Mensuelles: septembre 2024

Guinée : La tentation du général

Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 27 Septembre 2024 – https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-africaine/edito-guinee-tentation-mamadi-doumbouya.html ]

Climat tendu en Guinée, où la probable candidature de Mamadi Doumbouya s’invite au cœur de l’actualité. Après avoir commis un putsch pour « rétablir l’ordre démocratique », le général sera-t-il, à son tour, accusé de confisquer le pouvoir d’Etat ?

« Je m’engage à rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition, fin 2024 […] Nous allons bien sûr organiser la transition mais nous ne ferons pas partie de l’après-transition. Pour nous, c’est clair et ça doit l’être. » Ainsi parlait, en février dernier, Mamadi Doumbouya, colonel élevé au grade de général au cours de la transition. Celui qui, en septembre 2021, a mis fin à la dérive autoritaire et à la tentation d’une présidence à vie d’Alpha Condé jurait alors, devant le peuple, qu’il ne resterait pas un jour de plus au pouvoir, à la fin de la transition. Entre-temps, la durée de cette transition est devenue incertaine. La junte militaire a multiplié les signes d’un raidissement de l’appareil à l’égard des libertés publiques. Au fil des mois, la Guinée est devenue l’enfer des journalistes et des Guinéens suspectés d’émettre une parole différente de celle prescrite par le régime. Dans un pays où les manifestations ont été interdites par la junte militaire, « on n’arrête plus les opposants, on les fait disparaître », confie un journaliste de Conakry.

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Alliance des Etats du Sahel : Morose anniversaire

Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 19 Septembre 2024 – https://t.co/FaR5paYmIY ]

Premier anniversaire de la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sous le signe de la morosité et du scepticisme. Bilan d’étape de cette organisation qui a choisi de prendre ses distances avec la Cédéao.

Ce 16 septembre marquait le premier anniversaire de l’Alliance des Etats du Sahel, devenue, entre-temps, une confédération des trois Etats du Mali, Niger et Burkina Faso. S’agissant du bilan laborieusement exposé dans les discours des dirigeants et relayés par les propagandistes assermentés, rien qui puisse susciter l’enthousiasme des foules. Lors de la création de cette Alliance, suivie du retrait des trois pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), ses initiateurs promettaient « un pacte de défense mutuelle visant à lutter contre le terrorisme et à contrer toute menace de rébellion ou d’agression extérieure ». Sur ce point, le bilan est diversement évalué. Alors que les inconditionnels de l’AES le jugent « satisfaisant », les plus indulgents l’estiment « mitigé ». Au-delà de ce léger strabisme divergent, la réalité apparaît bien plus alarmante. Au Mali, comme au Burkina Faso et aussi au Niger, la macabre comptabilité des victimes des assauts terroristes ne cesse d’affoler les observateurs et experts des situations de conflits. Ainsi, en juillet dernier, ACLED (Armed Conflict Location & Event Data) indiquait une augmentation sensible du nombre de victimes civiles au Sahel au cours du premier semestre 2024. Plus de 3 000 morts, dans des attaques ciblées, entre janvier et juin 2024. Dans les trois pays, les attaques ont augmenté de près de 48% entre 2022 et le premier semestre 2024, selon les chiffres croisés de différents rapports.

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