Opinions, Humeurs et Géopolitique

Le blog de Francis Laloupo

Archives Mensuelles: juillet 2024

Afrique de l’Ouest : Juillet en Putschland

Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 22 Juillet 2024 – https://t.co/qQNju87SLK ]

Sombre anniversaire au Niger, violations des droits fondamentaux en Guinée, délire autocratique au Burkina Faso, sinistres mascarades au Mali… Suite de nos chroniques des jours ordinaires en territoire de putschs.

Sombre anniversaire au Niger. Celui du coup d’Etat le plus insensé, perpétré le 26 juillet 2023 par des militaires de la garde présidentielle. Les auteurs du forfait maintiennent toujours en détention l’ancien président, Mohamed Bazoum, et son épouse Hadiza. Pourquoi cette obstination à priver l’ancien président de sa liberté ? Et pourquoi avoir, de surcroît, ourdi la levée de son immunité afin de le livrer à une justice aux ordres qui le condamnerait à la réclusion à perpétuité ? Rappelons qu’au Mali voisin, en 2020, les militaires précurseurs des « putschs nouvelle génération » s’étaient gardé d’infliger pareil traitement au président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK. Au Burkina Faso, les auteurs du coup d’Etat de janvier 2022 avaient su, eux aussi, garantir au président Roch Marc Christian Kaboré sa liberté de mouvements.

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CEDEAO-AES : TOURNER LA PAGE ?

Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 15 Juillet 2024https://t.co/aJXbgrWFAb ]

En créant, le 6 juillet dernier, la « Confédération des Etats du Sahel », les juntes du Mali, Niger et Burkina Faso ont confirmé leur volonté de s’écarter de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Pour l’organisation régionale, le moment est-il venu de renoncer à toute forme de conciliation ?

Fin février 2024, la levée des sanctions prises par la Cédéao à l’encontre des régimes putschistes de la région participait d’une volonté de renouer le fil du dialogue avec les juntes réunies au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES – Mali, Burkina Faso, Niger). Mais à la suite de cette séquence, les actes posés par ces pouvoirs militaires qui, quelques mois plus tôt, avaient décidé de retirer leurs pays de l’organisation régionale, n’ont en rien conforté cette projection. Au cours du premier semestre de cette année, les dirigeants de l’AES (1) se sont montrés déterminés à se maintenir durablement aux commandes de leurs Etats, en s’octroyant un mandat de fait, au mépris de toute forme de légitimité élective. Ce 6 juillet, ils ont tenu leur premier sommet à Niamey, au Niger. L’occasion de se constituer en « confédération », en lieu et place de l’Alliance des Etats du Sahel. Résumant à sa manière le principal objet de ce sommet, le général Abdourahamane Tiani, le chef de la junte nigérienne, a solennellement indiqué que « les trois pays de l’AES ont irrévocablement tourné le dos à la Cédéao ».

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Sénégal – AES : Le grand malentendu

Publié en exclusivité sur LSI AFRICA le 30 Juin 2024 –  https://t.co/m1wK6JSXM9 ]

Rien ne va plus entre les propagandistes de l’Alliance des Etats du Sahel et le nouvel exécutif sénégalais accusé d’avoir renoncé à ses promesses de « rupture ». Anatomie d’un conflit inattendu entre un pouvoir élu et les promoteurs d’un ordre militaro-autoritaire en Afrique de l’Ouest. 

Les propagandistes des juntes du Sahel ne décolèrent pas. Eux qui avaient tant misé sur l’adhésion du Sénégal à l’Alliance des Etats du Sahel (AES, Mali, Burkina Faso, Niger), à l’issue de la crise qui a opposé durant plusieurs mois le président sénégalais Macky Sall aux mouvements de contestation. Au cœur de cette crise, le bras-de-fer entre le régime de Macky Sall et le parti dissous Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), dirigé par Ousmane Sonko. Les discours « de rupture » de ce dernier avaient, entre-temps, tissé des liens d’affinités avec les néo-panafricanistes, fervents propagandistes des régimes issus de putschs dans le Sahel. Dans sa marche pour la conquête du pouvoir, le Pastef n’a pas dédaigné compter sur ces soutiens pour relayer son combat auprès des opinions. Quitte à assumer des soupçons d’accointances avec des puissances étrangères – Russie en tête – peu enclines à favoriser l’expansion des principes démocratiques auxquels le Pastef n’a jamais cessé de se référer. Les officiers du néo-panafricanisme professionnel étaient devenus d’exubérants exégètes du projet du Pastef, convaincus que le Sénégal allait bientôt rejoindre le club des régimes prétendument « souverainistes » qui ont émergé à la faveur de coups d’Etat militaires depuis 2020 en Afrique de l’Ouest.

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